La grossesse est une période de bouleversements anatomiques et psychosociaux avec notamment une prise de poids.
Cette transformation corporelle, cruciale pour le bien-être maternel et fœtal, nécessite une attention particulière.
Cet article explore les variations de poids, les besoins caloriques évolutifs et leurs conséquences médicales, répondant ainsi à la question plus globale qui est “Quels sont les Changements Anatomiques et Psychosociaux de la Grossesse.”
Suivi rigoureux du poids pendant la grossesse
Le suivi rigoureux du poids est impératif tout au long de la grossesse.
En moyenne, une prise de poids de 13 kg est observée, se répartissant à hauteur d’environ 1 kg/mois aux 1er et 2ème trimestres, puis de 2 kg/mois au 3ème trimestre.
Pourtant, la majorité des femmes (51%) excèdent la prise de poids recommandée, et 10% dépassent les 20 kg.
La distribution typique de cette prise de poids se compose de 5 kg de nouveaux tissus associés au fœtus, au placenta et au liquide amniotique, 3 kg de tissus en croissance (seins, utérus, sang) et 5 kg de tissus adipeux et d’œdèmes.
Évolution des besoins caloriques
Au début, la prise de poids se concentre en réserves lipidiques et en augmentation du volume sanguin, tandis qu’à la fin, elle bénéficie principalement au fœtus et au placenta.
Les besoins caloriques augmentent progressivement, avec environ 70 kcal/jour au 1er trimestre, 260 kcal/jour au 2ème trimestre et 500 kcal/jour au 3ème trimestre, selon l’ANSES (2019).
Ajustement de la prise de poids en fonction de l’IMC initial
Il est important de noter que les régimes hyperprotéinés ou hypocaloriques ne sont pas recommandés pendant la grossesse et l’allaitement.
La prise de poids durant la grossesse doit être ajustée en fonction de l’IMC initial, calculé selon le poids d’avant grossesse.
Une surcharge pondérale justifie une prise de poids plus modérée que la moyenne, mais ne devrait jamais être inférieure à 7 kg, sous la surveillance médicale, conformément à l’Institute of Medicine (2009).
L’étude ROBILLARD 2018, basée sur un vaste échantillon de 52092 patientes à la Réunion entre 2001 et 2017, révèle que les recommandations de prise de poids ne conviennent pas aux femmes minces ou obèses.
Différents niveaux d’IMC nécessitent des prises de poids spécifiques pour réduire les risques pour le nouveau-né.
Conséquences d’une prise de poids excessive
Les conséquences d’une prise de poids excessive pendant la grossesse, ou d’un surpoids antérieur, sont variées.
Pour les mères, elles englobent :
- Le diabète gestationnel
- Le risque thrombo-embolique (lié à la formation d’un caillot de sang dans un vaisseau sanguin, que ce soit une veine ou une artère)
- L’hypertension artérielle
- Des pathologies rénales et hépatiques
- Le surpoids et l’obésité à long terme
- Des complications lors de l’accouchement.
Pour les nourrissons, ces risques sont :
- La prématurité
- La souffrance fœtale à la naissance
- La macrosomie (terme utilisé pour décrire un bébé qui pèse plus que la normale pour son âge gestationnel)
- Prédisposition accrue à l’obésité, l’HTA et au diabète de type II.
Enfin, l’étude suédoise CEDERGREN 2007, basée sur une vaste cohorte de 300000 femmes, démontre qu’une prise de poids maximale de 10 kg (ou de 6 kg si l’IMC est supérieur à 30) pendant la grossesse diminue le nombre de césariennes et réduit le surpoids et l’obésité un an après l’accouchement.